Dernier message avant le retour!!
Ouagadougou, le 16 septembre 2007
Bonjour!!
Eh oui!! Dernier bulletin loindelillois avant le retour au bercail... Fin de la belle aventure. Un Moment étrange... Des sentiments partagés. Contents de revoir tous nos proches qui nous manquent, contents de se poser pour avoir un chez soi, se sentir chez soi. Mais d'un autre coté, on est tristes de quitter cette Afrique qui nous plait tant, de mettre fin à 10 mois et demie de découvertes, d'émerveillement, d'apprentissage sur le monde et surtout sur nous mêmes. Qu'avons nous appris, retenus?? Une multitude de choses qui se bousculent dans nos têtes. Difficile de le retranscrire maintenant. Il sera temps de faire le bilan une fois revenus et réhabitués à la vie de notre civilisation occidentale; une fois qu'on sera de retour dans cette France qui nous paraît si petite, dans not' pays de ch'tis et flamands...
Mais avant tout ça, nous avons pu profiter de quelques jours d'ambiance africaine typique, chez nos amis les griots (musiciens traditionnels)de Nouna, un « gros village » au nord ouest du pays, près du Mali. Ce séjour fut bref, comme notre séjour ici, mais il est toujours bon de « recharger les batteries » (comme dit un certain Bénédictus, l'Afro-Lillois) en compagnie de Pascal, Fankélé, et les autres. Des amis qu'on a pu rencontrer il y plusieurs années, au cours de nos précédents séjours, grâce à Bertrand qui était prof dans un établissement de la ville. D'autres nordistes d'ailleurs on fait le voyage et connaissent Nouna... Les griots ne vous ont pas oublié, vous les toubabs qui êtes passés ici!! Ils vous saluent bien!!
Depuis Koudougou, on a donc mis 2 jours pour faire les 200km trajet, suite a des problèmes techniques de la compagnie de bus. On a donc passé une journée à la gare de bus en vain. La mécanique du vieux bus « Canada aurevoir » ne voulait pas démarrer. Tant pis pour nous!! C'est un des apprentissages du voyage en Afrique, et surtout au Faso : la patience!! Surtout en cette saison des pluies, les pistes défoncées mettent la mecanique à rude épreuve!! Donc les pannes, les retards se multiplient. Le lendemain, nous sommes plus chanceux, et on tombe sur un minibus flambant neuf, enfin pas pour longtemps car la route de Nouna n'est pas goudronnée! Il nous faut bien 5h pour faire les 200km. Entre les ralentissements, les bosses, les arrêts divers, les discutailles du chauffeur etc... On est donc heureux d'arriver à destination, la colonne vertébrale compressée!!
Que dire de ces quelques jours à Nouna? Du plaisir à revoir ce coin de bout du monde où la civilisation arrive tout doucement, de le découvrir sous la verdure de cette saison des pluies. De ces balades à vélo dans les ruelles de maisons en terre, de cette grande ferme, peuplées de cochons, de poules, de bœufs, de chèvres, de moutons, d'ânes... Ces ruelles où les enfants nous saluent avec tant d'énergie (« toubab, toubab »), pleines de boue ou même inondées, qui rendent les balades épiques surtout le soir, sans éclairage publique, à la lueur de la « SONABEL (l'EDF burkinabé) sans fil » (c'est à dire la lune).
De bons moments de retrouvailles, avec Moussa le tailleur, Ousmane le laitier Peul, Pascal, Fankélé, les griots... Le plus souvent avec ces derniers, autour d'une calebasse de dolo (la bière de mil), la boisson locale, dans les « cabarets », auberges à ciel ouvert en banco (terre). On a pu aussi déguster le « tô » ou pate de maïs avec la sauce au feuilles de baobab, chez Fankélé, le « Jimi Hendrix » du balafon (le xylophone africain). Elise a mis la main à la pâte en participant à la préparation avec Djénéba, la femme de Fankélé, pendant que Julien allait visiter la nouvelle maison de notre ami, malheureusement dans un quartier inondé, financée grâce au recettes d'un CD des griots que certains d'entre vous connaissent!
On est allés saluer Gustave, un ami de Bertrand, prof en collège publique. Toujours aussi accueillant et souriant ce Gustave! Autour d'un plat, il nous a parlé de ses conditions de travail, de ses classes de 6ème à 120 élèves, et de ses activités au sein d'Akwaba parrainage. Cette ONG française récolte des fonds pour parrainer des enfants indigents, le plus souvent orphelins. Le parrainage permet à ces enfants de payer les frais de scolarité, le matériel et l'uniforme scolaire. Si vous voulez participer et parrainer un enfant, il vous suffit d'envoyer un mail à Akwaba-parrainage France située à Pantin : akwaba.parrainage@yahoo.fr et dire que vous souhaitez aider les enfants pris en charge par Gustave Yigo et son association "Lawili" à Nouna.
De retour à la civilisation, on en profite pour s'envoyer un dernier poisson braisé avec le Bertche, avec de l'attiéké made in Cote d'Ivoire... Mais tout cela a une fin. Ce soir on s'envole pour aller là haut. Aterrissage demain matin à Sarkoland.. Et cela pour... un certain temps...
Les nouvelles en direct pour très bientot!
bises à tous!